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Correction pas chère : quel prix pour la qualité ?

  • vribera33
  • 2 juin
  • 3 min de lecture

Il y a des jours où je me retiens de hurler. Et d’autres où je choisis de transformer cette colère en mots — parce que je pense qu’il est de mon devoir de défendre mon métier, et d’éclairer les auteurs.


Une annonce qui fait mal à la profession

L'autre jour, je tombe sur une publication dans un groupe Facebook dédié aux métiers du livre. Une correctrice y propose ses services à 1 € pour 2 000 signes espaces comprises. Non, ce n’est pas une coquille. 1 €.

Son argument ? Elle ne veut pas “plumer les auteurs”.Et je comprends l’intention. Bien sûr que je comprends.Mais à ce tarif-là, ce n’est pas les auteurs qu’on protège, c’est la profession qu’on assassine.

À moins d’aller aussi vite que DeepL ou Antidote (et encore), impossible de faire un vrai travail à ce prix-là. Relire, analyser, corriger, ajuster, annoter, relire encore… : ça prend des heures. Ce n’est pas une “prestation”, c’est un investissement.

Or ici, ce n’est pas une arnaqueuse qu’on a en face. C’est une vraie professionnelle. Passée par l’édition, expérimentée. Je n’ai rien à redire sur ses compétences. Mais justement : c’est bien ça, le problème.Quand des personnes compétentes cassent autant les prix, comment les auteurs peuvent-ils encore comprendre ce que vaut une vraie correction ?

Peut-être vit-elle d’autre chose. Peut-être va-t-elle très vite. Peut-être qu’elle choisit ses projets et travaille en appoint. Mais ses tarifs, eux, deviennent une référence pour les autres. Et c’est là que le bât blesse.


Et comme si ça ne suffisait pas…

Sous cette annonce, une autre intervenante prend sa défense. Elle aussi se présente comme correctrice. Et là, dans ses commentaires, des fautes à chaque ligne.

Elle raconte s’être “faitE” incendier. Et moi, c’est mon cerveau qui a implosé.Comment peut-on revendiquer un métier dont on ne maîtrise pas les bases ?

Je n’écris pas cela pour dénigrer gratuitement. Je l’écris parce que ces discours brouillent les repères des auteurs. Parce qu’ils font passer notre travail pour une opération de surface, ou une formalité à confier au premier venu. Résultat ? Le jour même, je commence un roman autoédité recommandé par des lectrices… et dès la première page : anacoluthe, fautes de grammaire, virgules bancales.L’autrice remercie sa correctrice à la fin du livre. Elle l’a probablement payée. Pour ça.


Auteurs, on vous ment

La correction est devenue un marché. Et comme sur tous les marchés, il y a des bons et des mauvais produits. Le problème ? Ce n’est pas un tee-shirt qu’on achète. C’est votre texte, votre voix, votre crédibilité qu’on remet entre les mains d’un autre.

Alors je le dis clairement : non, tous les correcteurs ne se valent pas. Et oui, certains vous coûteront moins cher… mais vous coûteront des lecteurs.


✅ Comment reconnaître un bon correcteur ?

Difficile, parfois, de savoir à qui faire confiance… surtout quand on n’est pas soi-même expert en grammaire ou en style. Voici quelques repères accessibles à tous, même sans être calé en orthographe :

  1. Demandez un test de correction sur une même page à plusieurs correcteurs.Cela vous permettra de comparer leurs approches : certains se contenteront des fautes de surface, d’autres iront plus loin (fluidité, répétitions, syntaxe…). Ce test dit souvent beaucoup sur la qualité d’un travail.

  2. Renseignez-vous sur leur méthode.Combien de passes font-ils ? Proposent-ils des commentaires pour expliquer leurs choix ? Font-ils des suggestions ou appliquent-ils une correction brute sans dialogue ?

  3. Lisez leurs retours clients.Les témoignages sont précieux, surtout lorsqu’ils mentionnent des effets concrets : un manuscrit accepté, une lecture plus fluide, une meilleure compréhension de la langue…

  4. Observez leur régularité.Un professionnel fiable respecte les délais annoncés, tient compte de vos attentes, communique avec clarté, et vous explique son processus.

  5. Ne vous laissez pas aveugler par les prix.Un tarif très bas ne signifie pas forcément un travail bâclé (certains professionnels expérimentés peuvent avoir leurs raisons : activité complémentaire, autre source de revenus, envie d’aider les auteurs…).Mais sachez qu’un travail complet et soigné prend du temps, et qu’un prix plancher ne pourra pas toujours couvrir un accompagnement approfondi.


Je ne peux pas forcer les auteurs à choisir un professionnel compétent.Mais je peux alerter, expliquer, protéger.

La correction n’est pas un gadget. C’est un métier. Et comme tout métier, il mérite respect, rigueur… et juste rémunération.

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