Lu ce matin sur une plateforme :
« Moi j'ai toujours été mauvais en orthographe et je le suis encore, mais ça ne m'a pas empêché de produire du contenu et attirer des millions de lecteurs.
Je préfère lire un bon texte avec quelques fautes d'orthographe à un texte irréprochable sur la forme, mais imbuvable sur le contenu. »
Certes, mais pourquoi prendre l’exemple d’un texte irréprochable mais censément nul ? Pourquoi ne pas évoquer un texte sans erreurs ET bon ?
Ce genre d’argument m’agace au plus haut point.
C’est simplifier le problème pour qu’il s’adapte à notre faible niveau, c’est se trouver des excuses pour ne pas faire l’effort de répondre aux normes nécessaires à la compréhension de notre message.
Parce qu’ainsi, on ne parle pas des textes contenant des erreurs ET imbuvables parce que difficilement compréhensibles. Ou de ceux dont la lecture accroche tellement les yeux et les oreilles (oui, je lis avec mes oreilles !) qu’on ne peut pas la poursuivre, sauf à traduire intérieurement le texte en langage écrit acceptable.
J’entends déjà les fâcheux parler d’élitisme.
Je suis la première à réclamer une simplification de l’orthographe française. Mais pas au détriment de la pensée. Parce que, comme le disait Boileau, « ce qui se conçoit bien s’énonce clairement et les mots pour le dire viennent aisément ». L’appauvrissement du langage, oral ou écrit, par la simplification du vocabulaire et des temps du récit (ah ! ces gens médiatiques qui ne savent plus raconter un fait au passé…) engendre ou dénote un affaiblissement de la pensée. On ne parle plus d’élitisme mais de représentation du monde et de réflexion sur celui-ci.
Mais ce que réclament les faiseurs d’écrits à l’orthographe défaillante, c’est qu’on excuse leur défaut de maîtrise sous couvert de liberté d’expression. Pour proposer une soi-disant prose de qualité. (si j’étais méchante, je soulignerais la difficulté à juger de la qualité d’un texte quand on n’en maîtrise pas l’écriture…)…
Sauf que…
Sauf que des solutions existent pour que les écrits soient à la fois bons et bons. Bons en contenus et bons en langage normé. Qu’on pense pouvoir se passer d’une correction est une excuse économique qui arrange, à l’heure où s’adresser par écrit au monde est devenu aussi simple qu’allumer une lampe !
Pourtant, le travail des correcteurs professionnels devrait être une obligation pour tout contenu appelé à être diffusé. Il éclaircit le propos, structure la pensée et habille le texte d’une aura professionnelle.
NB : finalement, si, je vais être méchante ! Il y a, dans le deuxième paragraphe de la citation, un léger souci de syntaxe et de logique dans la construction de la phrase… Le voyez-vous ?
Photo by Suzy Hazelwood from Pexels
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