Vous est-il déjà arrivé d’hésiter sur le genre d’un mot en français ?
C’est probable, et il suffit d’ouvrir un dictionnaire pour avoir la réponse. Mais, ô surprise !, parfois, la solution est plus complexe (sinon, c’est pas drôle, on parle de la langue française, je le rappelle !)…
Aujourd’hui, je veux donc attirer votre attention sur ces mots à la fois masculin et féminin. (Je le rappelle « espèce » ne fait pas partie de cette catégorie ; son genre est féminin, quoiqu’en disent certains. Pareil pour « coriandre » 😉.)
Dès l’instant où ils servent à désigner un être animé, ces mots sont dits « épicènes », ce qui signifie qu’ils ont la même forme au masculin et au féminin. Ils ne font donc pas de distinction de sexe. L’origine du terme vient du latin classique, lui-même hérité du grec ancien. Je vous passe les détails.
À ne pas confondre avec le genre indifférencié ou générique, qui désigne des noms se rapportant au masculin et au féminin. Ainsi, une hirondelle peut être aussi bien une femelle qu’un mâle.
Passons en revue les catégories impactées par ce phénomène :
Il existe des prénoms épicènes, comme Camille, Claude ou Dominique. Ces prénoms sont donc mixtes, et leur orthographe ne varie pas. Ce qui n’est pas la même chose dans le cas de Daniel-le ou Michel-le, dont l’orthographe diffère selon le genre de la personne.
Il existe aussi des noms communs épicènes : élève, enfant, et tout une liste d’adjectifs qui vont avec (dynamique, agréable, téméraire…).
Vous connaissez certainement des noms propres épicènes : Apaches, Cosaque, Asiatique, Slave, Yéménite, Suisse… Tous ces noms issus de pays ou de régions appellent au choix le masculin ou le féminin.
N’oublions pas les noms de métiers ou les titres, comme fonctionnaire, vidéaste, pianiste. En général, ce sont des noms qui se terminent par un E muet au masculin ou par QUE.
Puis il y a cette catégorie qui m’a amenée à enquêter : les noms communs inanimés.
Quid de « après-guerre» ? Ou enzyme et ses dérivés apoenzyme, coenzyme, lysoenzyme… (plus souvent masculin mais plutôt féminin selon plusieurs décisions académiques) ; hymne (masculin, pouvant s'employer au féminin) ; pop (féminin, parfois masculin) ; réglisse (féminin, pouvant s'employer au masculin) ; Covid-19 (féminin ou masculin selon l'usage). (Évidemment, je ne parle pas ici des noms communs qui changent de sens en changeant de genre (évidemment !)…) Et même "après-midi", qui hésite encore avec le féminin...
Pour cette catégorie "entre-deux", c’est facile : vous hésitez ? Choisissez selon votre humeur ! Et si quelqu’un y trouve à redire, rappelez-lui que 8 Français sur 10 sont fâchés avec le français, ce qui n’est pas étonnant quand on en voit la complexité !
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