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  • vribera33

La correction : que vient faire mon grand-père dans tout ça ?


@Conrad Poirier, Public domain, via Wikimedia Commons


Du côté de papa, mon grand-père, outre ses genoux sur lesquels sauter pour accompagner la comptine “A cheval, gendarme, à pied, postillon”, outre son sourire en coin, sa pipe et les cicatrices d’éclats d’obus dans le dos, mon grand-père donc, était la rigueur incarnée et la preuve que l’apprentissage pouvait mener loin quand l’ascenseur social fonctionnait encore.

Il était fils de cocher et de femme de ménage. A 17 ans, il partait sur le front et au retour, il entrait à l’imprimerie du journal La Petite Gironde, ancêtre du quotidien Sud-Ouest. Il est devenu chef de l’imprimerie et craint des ouvriers pour l’exigence qu’il mettait dans la qualité de ce qui sortait des rouleaux.

Avec lui, aucune coquille ne passait, les erreurs de français ne connaissaient aucune grâce et toute ma jeunesse a été bercée par des rappels bienveillants (mais veillants tout de même !) à la rigueur.


Grâce à lui - et certainement parce que j’y trouvais mon compte -, les règles de grammaire, les secrets des mots, la beauté des phrases me sont devenus familiers. Maîtriser quelque peu toutes ces formes m’est apparu comme un jeu, auquel je pouvais souvent gagner.

Tant que la rigueur ne se transforme pas en despotisme, qu’elle trouve un écho dans la personnalité (control freak, moi ?), qu’elle appelle à toujours apprendre, j’estime que c’est une qualité.


Aujourd’hui, en développant cette activité de correctrice, j’ai le sentiment de boucler quelque chose, et de reprendre le flambeau.

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